lundi 11 mars 2013

L'accouchement, comme si vous y étiez (même pas peur)

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Après neuf mois de grossesse folklorique, mon petit Junior, s'est enfin décidé à pointer le bout de son nez le 7 janvier dernier, soit deux jours avant le terme prévu.

Je n'ai pas exactement eu beaucoup de temps depuis son arrivée mais j'avais envie de partager ces moments avec vous et égoïstement, de les consigner pour ne jamais les oublier.

Tout a commencé le dimanche 6 janvier 2013. Enceinte de 40 semaines, j'ai alors l'impression de couver une boule de bowling. Dehors il fait froid et je ne sors donc plus beaucoup, limitée que je suis dans mes déplacements.

Dernière photo de ma p'tite enclume, que Goldy et moi attendons impatiemment
(3 jours avant l'accouchement) 

17:00 - Ma copine Marie passe prendre le thé. Je ressens quelques contractions insignifiantes mais ne prends même pas la peine de les mentionner, persuadée que le travail mettra plusieurs jours à se déclencher.

19:00 - Cela fait plusieurs fois que je ressens des contractions à intervalles rapprochés, je décide donc de les chronométrer. En effet, j'ai bien écouté mes cours de préparation à l'accouchement et je sais donc qu'une contraction toutes les cinq minutes pendant deux heures = départ à la maternité.
Premier chrono : cinq minutes. Deuxième et troisième : cinq minutes également. Déjà ! Je ne l'ai pas senti venir... Les contractions, qui ne sont pas bien douloureuses sont pourtant très régulières. J'attends un peu pour confirmer la tendance puis j'informe le geek que ce sera visiblement pour ce soir. Il n'y croit pas une seule seconde mais je décide quand même de terminer ma valise (il serait temps...)

20:00 - Déjà une heure que les contractions ont le bon rythme. Ça se précise. Nous décidons de préparer le lit du bébé (mieux vaut tard que jamais), nous affairons à nos dernières tâches de personnes libres avec beaucoup de sérénité, compte-tenu de la situation.
Mon geek me fait remarquer que je n'ai pas l'air très mal en point pour quelqu'un qui va accoucher bientôt. Je lui lance mon regard de la mort sans daigner répondre.

21:00 - Nous partons pour le grand voyage, le geek devant, avec tous les bagages, et moi titubant dans son sillage, ma petite enclume dans le ventre.
La douleur commence à se préciser et les contractions me font désormais grimacer sévèrement. Je demande au geek si cela lui convient mieux comme ambiance d'accouchement. Il est sûr qu'on va me renvoyer à la maison, je soutiens le contraire. On a trop regardé "Baby Boom" sur TF1, l'émission qui suit le quotidien des maternités, ça nous apprendra.

21:30 - Arrivée à la mater. Les contractions s'accentuent, la douleur aussi, le geek va pouvoir commencer à y croire. Après un bref examen, on m'annonce que le travail a commencé et que je reste donc à l'hôpital. Sourire victorieux aux lèvres, je réapparais devant lui en blouse jetable bleu marine. Let the glamour begin...



22:00 - Je file en salle de travail. Le temps d'un monitoring pour contrôler que le bébé va bien puis de poser la péridurale et le geek pourra me rejoindre. Les contractions deviennent franchement intolérables et je me plie de douleur en regrettant qu'il loupe ce spectacle, ça l'aurait mis dans l'ambiance.
Les effets de la péridurale arrivent enfin et lui avec. Je me demande lequel des deux m'apporte le plus de soulagement mais choisis de reporter la réponse à plus tard.
Je remercie intérieurement le ciel pour cette invention incroyable en me demandant comment elles faisaient, avant. Non seulement la douleur a disparu mais en plus la morphine me fait planer. Après 9 mois sans un verre d'alcool (ou presque), je savoure cet extra...
Sereine, je m'autorise même le luxe de dormir entre les examens réguliers de la sage-femme qui constate la dilatation express de mon col. Youpi !

Grâce à la pédicure de ma copine
Loulou, j'ai pu accoucher avec classe :)

5:00 - Après 7 heures dans la salle d'accouchement, la dilatation est enfin terminée. Mais mon petit Junior ne regarde pas tout à fait dans la bonne direction et cela ne facilite pas sa sortie. Moi je me dis qu'il est désormais engagé et que c'est officiel, j'ai échappée à la césarienne, c'est toujours ça !
La sage-femme appelle ses collègues pour décider de la suite des évènements. On m'annonce qu'une goutte de sang va être prélevée sur le crâne du bébé pour évaluer le temps de travail qu'il pourra encore supporter. Tandis que quatre personnes argumentent tranquillement sur le sujet, une interne, qui aurait mieux fait de s'orienter vers un CAP boucherie, s'y reprend à quatre fois pour prélever ladite goutte de sang. Merci l'hôpital public...
L'info tombe : Junior commence à fatiguer, il va falloir accélérer le mouvement.

6:00 - On pose un énorme plastique transparent sous moi et commence alors le marathon universel de la poussée. Celui des films, celui que tout le monde connaît mais que seules les femmes peuvent réellement comprendre. On inspire, on bloque, on pousse !

6:45 - Après 45 mn d'efforts, la fin est toute proche. Deux énormes "clac", semblables à un sectionnement de câble électrique, m'indiquent que je viens de subir une épisiotomie. Fuck. Mais je n'ai pas vraiment le temps de m'attarder sur cette pensée, absorbée que je suis par la sensation incroyable de sentir mon bébé sortir de moi. Ça y est, je l'ai fait !!

6:51 - On le pose sur mon torse. Il sent tout bizarre et je ne le reconnais pas franchement (à quoi m'attendais-je ?) mais les larmes montent toutes seules. Mon précieux !

Puis, on le met sur une table d'examen dans un coin de la pièce, sous une lampe chauffante et la supervision de son père, pendant que je reste les quatre fers en l'air, à trépigner. Le centre du monde vient de se déplacer et moi je suis coincée sur ma table d'accouchement.
La petite tête ratatinée de mon baby, qui vient d'arriver parmi nous !

Tandis que j'expulse le placenta et autres joyeusetés (bon appétit), je comprends soudain l'intérêt du plastique, qui me fait du coup penser à la série Dexter, en plus gore quand même.

La même interne entreprend ensuite de me recoudre, sous les indications pas franchement rassurantes de ses deux collègues, et moi je me dis qu'elle a bien fait de ne pas se lancer dans la haute-couture, une impression qui sera confirmée par la suite.

Le geek profite des premiers instants d'éveil de notre bébé tout neuf et moi je le jalouse, coincée que je suis aux mains d'une sanguinaire en blouse blanche.

Après un temps qui me semble infini (presque deux heures quand même), on me laisse enfin tranquille pour mettre mon tout petit bébé au sein pour la première fois.

Bon appétit mon petit !

Ça y est, après toutes ces aventures, notre histoire ne fait finalement que commencer. Le geek et moi nous regardons, émus comme jamais. Nous sommes parents !

Bienvenue petit ange !
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